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Paris Macadam! Tarsila do Amaral Peindre le Brésil moderne. Musée du Luxembourg.

Tarsila do Amaral Peindre le Brésil moderne


Du 9 octobre 2024 au 2 février 2025 au Musée du Luxembourg.


C'est une rare occasion de découvrir la richesse et la complexité de l'œuvre de Tarsila, rarement exposée en France. On aime le langage visuel unique en fusionnant l’avant-garde européenne avec des éléments culturels brésiliens.


Figure centrale du modernisme brésilien, Tarsila do Amaral (1886-1973) est l’une des artistes les plus connues et aimées au Brésil. Dès les années 1920, elle a été la créatrice d’une œuvre originale et évocatrice, puisant dans l’imaginaire indigéniste et les instances modernisatrices d’un pays en pleine transformation. Évoluant entre São Paulo et Paris, Tarsila do Amaral est une passeuse incontournable entre les avant gardes de ces deux capitales culturelles. Après avoir forgé, à Paris, un univers iconographique « brésilien  », mis à l’épreuve du cubisme et du primitivisme en vogue dans la capitale française, sa peinture est à l’origine du mouvement « anthropophagique », né à São Paulo en 1928. Faisant référence à la pratique indigène du cannibalisme comme « dévoration de l’autre » dans le but d’en assimiler ses qualités, il décrit, métaphoriquement, le mode d’appropriation et de réélaboration constructive, de la part des Brésiliens, des cultures étrangères et colonisatrices. Au croisement de plusieurs cultures, dont les identités se définissent les unes par rapport aux autres, et sans échapper au paradoxe de représenter un Brésil populaire et « authentique », pourtant interprété par son regard de femme blanche, aristocrate, érudite et cosmopolite, l’œuvre de Tarsila do Amaral soulève aussi des questions sociales, identitaires et raciales et nous invite à repenser les clivages entre tradition et avant-garde, centres et périphéries, cultures savantes et populaires.

 

Parcourant sa riche production des années 1920, liée au modernisme brésilien, au mouvement « Pau Brasil » (1924-1925) et à celui de l’« Anthropophagie» (1928-1929) - où des paysages aux couleurs vives et aux lignes claires alternent avec des visions oniriques, mystérieuses et fascinantes - cette rétrospective est aussi l’occasion de présenter des aspects moins connus, voire inédits, de la carrière de l’artiste. Si sa dimension politique et militante est perceptible dans les œuvres des années 1930, connotées par un réalisme à forte vocation sociale, le gigantisme onirique des années 1940, la géométrie presque abstraite de certaines compositions tardives, ainsi que la façon dont l’artiste réactualise, jusqu’aux années 1960, sa production antérieure, ne font que confirmer la puissance d’une œuvre ancrée dans la culture de son temps, toujours originale et prête à se renouveler.

Une exposition organisée par le GrandPalaiset le Musée Guggenheim de Bilbao.




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