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Sur le macadam londonien, notre journaliste Eva Zuili a rencontré Elsa Zylberstein pour Simone Veil.


Au Cine Lumière jusqu’au 28 mai.

Hexagon Society a recu Elsa Zilberstein dans le cadre de son Club de membres hors les murs qui, chaque mois accueille dans un cadre convivial , en petit comité, des personnalités du monde des lettres, des arts , de la politique.

OF HE CENTUR



Eva Zuili : Je sais que vous êtes à l’initiative du film, racontez-nous votre expérience …

Elsa Zylberstein : Alors, c’est un Long chemin. J’ai rencontré Simone Veil à Paris à l’occasion de la remise du prix de l’Université de Jérusalem… il y avait une projection et un grand diner… Son livre sortait, et on m’a demandé de lui remettre un prix. Et donc j’ai eu la chance de la rencontrer… J’ai fait un discours toute seule et ensuite, elle m’a invitée à sa table et puis après on s’est revues à plusieurs reprises, on ne s’est plus jamais vraiment quittées …Elle est venue diner chez moi et on a pris un thé ensemble et très vite je me suis dit qu’il faudrait faire un film sur elle. Tant qu’elle était là, c’était compliqué… par respect, par correction pour la famille. Quand je suis allée à son enterrement et quand j’en suis sortie je me suis dit ça y est, je le fais. Et là, tout s’est accéléré. Donc c’est 10 ans, mais les trois dernières années ça s’est accéléré. Quand j’ai commencé à en parler, j’ai dû trouver les bons producteurs qui m’ont demandé à qui je pensais pour la réalisation et c’était bien sur Olivier Dahan, c’était une évidence.

Alors, je suis allée chez Olivier le lendemain et en trois heures il a accepté le projet. Après, toutes les étoiles se sont alignées…comme je dis toujours, dans la vie quand les choses sont justes, tout s’accélère, c’est la bonne martingale.




Eva Zuili : Quelle facette de Simone Veil vouliez-vous le plus mettre en lumière ?

Elsa Zylberstein : Depuis le départ, avec Olivier Dahan, quand je suis allée le voir chez lui je lui ai dit que moi je voulais faire un film sur la femme aux cheveux lâchés. C’était vraiment symptomatique. Cela me tenait beaucoup à cœur…les gens me disaient tu vas jouer Simone Weil … oh mais Elsa ……

Je ne voulais pas qu’on garde uniquement cette espèce d’armure et d’image froide qu’elle pouvait avoir. Quand je l’ai rencontrée, elle avait cette froideur-là, cette force aussi mais moi je n’ai ressenti que de l’émotion, es yeux absolument bouleversants, un regard incroyable, une empathie … donc je me suis dit il fallait faire un film sur cette femme, sur ce qu’il y avait derrière les murs et les cloisons.




Eva Zuili : Comment vous êtes-vous préparée pour le rôle? J’ai lu que vous aviez appris à parler Simone…

Elsa Zylberstein : J’ai dû travailler un an, …j’ai pris 10 kg déjà et travailler avec des coachs de mon côté. Un jour je me suis réveillée et je voulais changer ma voix. J’ai pensé appeler un ORL puis j’ai appelé Tomatisl’ institut des langues pour apprendre l’anglais italien espagnol. Je leur demandé s’ils enseignaient autre chose que des langues. Je leur ai dit que je voulais apprendre à parler comme quelqu’un, que ça devienne…comme une seconde nature. Ils m’ont d’abord répondu que non. Puis m’ont rappelée une heure après en me disant qu’ils trouvaient ça fascinant et qu’ils voulaient me rencontrer. Ils m’ont créé un programme spécial, ils ont commencé à écouter mon oreille, j’ai fait l’objet d’études spéciales à savoir comment mon oreille percevait les voix.


Durant six mois, j’écoutais la voix de Simone deux heures par jour non-stop …donc je parlais comme elle, je vibrais comme elle, je marchais comme elle, je mettais mes chaussures dans la rue et je faisais tout comme elle. C’était devenu une seconde nature.



Eva Zuili : Est-ce qu’on ressort indemne de ce rôle ?

Elsa Zylberstein : Non mais je ne fais pas ce métier pour sortir indemne au contraire, ça m’a renforcée. Parce que je me suis rendue compte de la femme qu’elle était, plus je pénétrais son histoire plus je lisais , plus je regardais des émissions comme l’INA media pro toute la journée et, plus je me rendais compte de la personnalité de cette femme, plus j’étais impressionnée et, je me disais : elle m’apprend sur moi, elle m’apprend sur la vie, sur qui je suis et, elle me donne de la force.




Eva Zuili : Vous dites que ce film est un acte politique ? Pouvez nous expliquer ?

Elsa Zylberstein : Oui pour moi le cinéma c’est politique. Faire du cinéma est un acte politique. Plus ça va, plus je ne veux développer que des films sur les femmes. J’ai créé une petite boite de prod. Et je pense qu’on est des héroïnes, des personnages connues ou non, qu’on est des combattantes quelle que soit notre destinée et notre histoire. Même quand tu fais une comédie, ça peut être politique. Quand on fait deux millions et demi d’entrées, et que je reçois des lettres de jeunes femmes de 13 à 25 ans qui m’écrivent qu’elles ne faisaient rien à l’école et que maintenant elles ont envie de travailler, de faire tout pour les autres, devenir avocate ou magistrate, c’est merveilleux pour moi la récompense de recevoir tant de lettre, tant d’amour, l’envie de travailler, l’envie de faire et de changer le monde. Je me suis dit c’est fou je reçois tellement de messages de jeunes filles qui veulent changer le monde.


Eva Zuili : Vous avez partagé le rôle notamment avec Rebecca Marder (Simone jeune) Racontez-nous votre rencontre..

Elsa Zylberstein : Elle est très bien. Mais on ne s’est pratiquement pas rencontrées sur le tournage. Je la trouve formidable. C’est vrai qu’on n’a pas du tout travaillé de la même manière, donc c’est un peu particulier pour moi même d’en parler à part que je la trouve formidable. Je sais qu’elle voulait donner le côte sauvage de Simone plus jeune. C’était le choix d’Olivier de couper ce rôle comme cela.



Eva Zuili : On peut dire que vous êtes une actrice engagée…Avez-vous d’autres sujets que vous souhaitez abordez en tant qu’actrice ou même réalisatrice (je fais référence à votre reportage de Ginette Kolinka pas encore diffuse )?

Elsa Zylberstein : Oui, je suis allée à Auschwitz avec Ginette Kolinka pour préparer le rôle et je l’ai filmée car c’était tellement dingue ce qu’elle était en train de me dire qu’à un moment j’ai sorti le portable… je l’ai filmée deux jours. J’ai fait un court métrage de 6 minutes surement mal filmé mais qui venait du cœur. Je vais le donner au mémorial de la Shoah.



Eva Zuili : Avez vous des projets pour 2024?

Elsa Zylberstein : J’ai pleins de projets mais je ne vais pas encore les dévoiler…



Eva Zuili : My London Macadam par Elsa Zylberstein…

Elsa Zylberstein : Pleins de souvenirs à Londres, c’est une ville que j’adore, j’aime sa grâce, sa beauté, son élégance. C’est une ville qui te donne envie de retourner au début du siècle. Je trouve qu’il y a quelque chose de très désuet et de puissant.

Mon frère habite à Londres et, mes deux meilleurs amis y ont habité, J'ye suis toujours venue et, dès que je peux je viens avec plaisir !



Merci Elsa Zylberstein!

Merci!


Eva Zuili Mimoun pour London Macadam


Pour en savoir plus:

Cette interview a été réalisé dans le cadre de la venue de Elsa Zilberstein à Londres pour Hexagon qui a déjà eu le plaisir de recevoir , pour n'en citer quelques uns, Bernard henri Lévy, Frédéric Beigbeder, David Foenkinos , Pascal Bruckner, Anne Sinclair mais aussi de nombreuses personnalités du milieu de l’art: Hans Ulrich Obrist , le commissaire priseur Simon de Pury, le grand collectionneur d’art moderne David Nahmad , des artistes Marina Abramovic, Ron Arad …Des evenemets à ne pas manquer! https://www.facebook.com/HexagonSociety/ ; sophie@hexagon-society.com



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